ATOUT RISK MANAGER N°34

ATOUT RISK MANAGER N°34 I AUTOMNE 2022 54 En léger différé - Les Rencontres économiques 2022 d’Aix-en-Provence entreprises qui ne respectent pas les principes affichés. « On ne mesure pas à quel point dans les dix prochaines années, ce phénomène va se développer et à quel point les parties prenantes vont gagner de l'importance. Tout comme cela a été le cas pour la lutte contre la corruption avec Sapin II, avec la nécessité de cartographier les risques qui a entraîné un certain nombre d'actions », insiste l’avocat. Le risk management n’a pas attendu Pour les entreprises responsables, la cartographie est là pour détecter les risques, opportunités et enjeux auxquels elles doivent faire face à court, moyen et long terme, relève Oliver Wild. Le risk management accompagne quotidiennement la transformation de l’économie. Centrée initialement sur l’écoute des parties prenantes internes à des fins de performance financière, elle est désormais largement ouverte sur les parties prenantes externes. Car l’attente a changé, explique-t-il : « On attend une performance plurielle enmatière d'environnement, de social, de sociétal et aussi une performance financière. Dans ce cadre-là, je suisobligéd'élargirmonexercicedecartographie des risques pour avoir une contribution des parties prenantes internes et désormais en dehors de l'entreprise ». Les résultats de l’enquête conduite en juin auprès des adhérents de l’Amrae dans la perspective des Rencontres d’Aix ont battu en brèche l’assertion de greenwashing. 40 % des répondants ont déclaré avoir déjà un comité « qui intègre des parties prenantes internes et externes pour venir alimenter les décisions stratégiques de l'entreprise. Il y a un changement, c’est concret et tout sauf du greenwashing, car c’est une approche intégrée », insiste Oliver Wild. Avec cette approche, les entreprises qui ont alloué des moyens de maîtrise des risques sont plus résilientes à des chocs ou des stress. Et de citer les problématiques d’attraction des talents dans un contexte de forte concurrence. Analyser les populations extérieures à l’entreprise, c’est savoir faire la différence entre les Européens qui cherchent du sens dans leur travail et les Américains pour qui la question de la rémunération reste essentielle. Un propos largement confirmé par Lucie Basch : « En Europe et en France, l’entreprise finance la protection sociale et la retraite. Àpeine aux ÉtatsUnis. La rémunération directe est déterminante et explique certains comportements de «mercenaires », dit-elle. « La performance plurielle, c’est adapter sa stratégie en fonction des géographies, des attentes des différentes parties prenantes clients, investisseurs, ONG spécialistes du climat… En les intégrant, on permet d'améliorer la boussole qui est nécessaire pour orienter la stratégie de l'entreprise. Et quand on le fait, on est déjà une entreprise beaucoup plus désirable pour ses parties prenantes », lui fait écho le président de l’Amrae. n Le modèle suédois ou scandinave Il repose sur quatre piliers : • Une densité syndicale forte de plus de 70 % des salariés qui contribue aux conventions collectives • Des salaires basés sur la solidarité et fixés par le dialogue social et non sur des bases de négociations individuelles • La sécurité dans la transition (la flexisécurité) «de manière à créer l'acceptation de ce modèle. Nous avons laissé mourir les entreprises qui n'étaient pas bénéficiaires pour pouvoir avoir des sociétés solides» • L’éducation dans un système de formation et d’assurance sociales et chômage financé par les impôts. « On ne mesure pas à quel point dans les dix prochaines années, (…) les parties prenantes vont gagner de l'importance. Tout comme cela a été le cas pour la lutte contre la corruption avec Sapin II, avec la nécessité de cartographier les risques qui a entraîné un certain nombre d'actions. » Hippolyte Marketty, Allen & Overy. Stéphanie André , journaliste de France 24, animait le débat.

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