ATOUT RISK MANAGER N°34

ATOUT RISK MANAGER N°34 I AUTOMNE 2022 51 En léger différé - Les Rencontres économiques 2022 d’Aix-en-Provence « Se désintoxiquer de la dictature des marchés » « Les parties prenantes sont les investisseurs institutionnels, les syndicats, les associations de consommateurs et de fournisseurs. Elles sont la négation du libéralisme absolu. Il faut leur donner la primauté. Ce qui est le contraire de ce que l’on afaitpendant40ansavec l’approchekeynésienne, explique l’économiste Olivier Pastré, avec une liberté de ton surprenante. On a vécu avec Jupiter, il va falloir vivre avec Sully, poursuit-il. «La base » doit avoir au moins une fois par semaine de la viande pour qu’il y ait une cohésion sociale. Autre transformation, professe-t-il devant un auditoire plutôt libéral, se désintoxiquer de la dictature des marchés, de la rentabilité à deux chiffres, du court-termisme, et conditionner les interventions de l’État au redémarrage de l'ascenseur social. Plutôt que de «bêtement » augmenter le Smic, mieux vaut donner de l’espoir aux jeunes, dit-il en substance. Enfin, mettre un terme au greenwashing des investisseurs est une absolue nécessité, tonnet-il. Au-delà de la provocation, l'économiste a insisté sur la place que doivent reprendre les corps intermédiaires et les syndicats «dont les moyens sont trop faibles». Propos corroborés par Laura Hartman (lire l’encadré) et par l’avocat Hippolyte Marquetty en évoquant le procès du directeur général de l’Union des industries et métiers de la métallurgie « qui voulait fluidifier les relations sociales puisque lui-même, finançait des syndicats depuis les années 50 ». L’avocat plaide aussi pour que les salariés présents dans les comités RSE soient plus représentés au seindes conseils d'administration et pour la prolongation des efforts en matière d’intéressement et la participation. Une conviction partagée par Lucie Basch qui a choisi de créer une entreprise et non une association. « J'ai tenu à ne pas être une association parce que je veux et je crois pertinemment que l'entreprise est vraiment le véhicule d'impact le plus efficace. Et l'idée, c'est de considérer l'argent comme un moyen et non pas comme une fin. Notre rôle, c'est de lutter contre le gaspillage alimentaire. On a besoin d'un modèle économique dans le monde capitaliste pour maximiser notre impact, pour créer des emplois et pour mettre tous ces talents au service d'une cause qui leur est chère. Mais notremesure de performance principale, c’est le nombre de repas sauvésauquotidien, soitplusde300000par jour. » , commente la fondatrice de Too good to Go. Contraintes et consensus : les voies multiples de l’acceptabilité Pour conduire une transformation économique et écologique, la clé, c’est l’acceptation par les parties prenantes. « Pour que la transition verte se fasse dans l'industrie, l'État et le service public Les chiffres clés des REAix22 62 tables rondes / 3 jours de conférences / 2 Master class / 1 déclaration finale et 1 état d’urgence économique / 1 Site unique dans le Parc Jourdan / 124 partenaires / 364 speakers / 42 pays représentés / 120 jeunes du dispositif La Parole aux 18, 28 invités / 131 journalistes accrédités / 1 studio média / 3 200 nuitées dans 38 hôtels / 4 représentations d’opéra / 1 concert de Marcus Miller/ 1 Exposition à l’Hôtel de Caumont / 5 500 participants 44 000 visiteurs uniques sur lesrencontreseconomiques.fr 1,8 M de vues des directs pendant les trois jours des Rencontres. «On a vécu avec Jupiter, il va falloir vivre avec Sully. » Olivier Pastré, Cercle des économistes. «Pour que la transition verte se fasse dans l'industrie, l'État et le service public ont un rôle à jouer, notamment pour la réglementation. L’acceptabilité sociale et du grand public est essentielle.» Laura Hartman, économiste en chef de la Confédération générale du travail suédoise. Brigitte Bouquot, vice-présidente de l'Amrae est à l'origine du partenariat avec leCercle des économistes.

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