ATOUT RISK MANAGER N°34

ATOUT RISK MANAGER N°34 I AUTOMNE 2022 39 Métier risk manager - Formation à la loupe L'Institut national de service public (ex-Ena), à Strasbourg. permet, selon Oumaima Mounsif, compliance officer du groupe Synelience et fraîchement diplômée de la promotion 2019-2021, d’assumer ses responsabilités professionnelles (à condition de bien s’organiser) tout en appliquant immédiatement les nouveaux apprentissages. « On apprend et on pratique en même temps, c’est idéal pour remettre en cause très vite sa vision et sa façon d’analyser la situation »., dit-elle. Oumaima Mounsif s’était lancée dans l’aventure pour acquérir une approche globale des risques. « Je suis spécialisée dans le risque cyber et j’ai été amenée à intervenir de plus en plus sur le secteur de la santé. J’ai constaté qu’il y avait une diversité importante d’acteurs dans ce domaine, aux approches et contraintes très différentes. Mon Bac + 5 m’avait donné la technique mais pas les outils pour une posture globale. Grâce à ce mastère, j’ai changémes lunettes de lecture, pour mieux comprendre la vision de mes interlocuteurs ». Un triptyque public-privéacadémique L’enseignement est organisé en modules sur vingt-six semaines, pour des promos de vingt étudiants. Par exemple : « penser les risques et les modes d’action en matière de prévention », « L’État et la protection des populations civiles », « analyse et évaluation des politiques publiques des risques », « risques liés à la nature et à l’environnement », « le numérique comme risque systémique », « risques liés à l’activité humaine : industriels et technologiques », etc. « Aucun des étudiants ne travaillera avec la totalité des risques évoqués pendant ce mastère. En revanche, ils auront acquis la capacité de prendre en compte d’autres risques que ceux qu’ils pratiquent au quotidien », insiste Hripsimé Torossian. Chaque année, les enseignements sont révisés car le sujet des risques est très mouvant, et les données transmises doivent être parfaitement actualisées. « Nous évaluons en permanence l’évolutiondes risques, l’émergencede nouveaux enjeux et nous mettons à jour tous les changements de réglementation afin que nos étudiants disposent des informations les plus précises possibles », souligne la responsable pédagogique de la formation. Les enseignements sont dispensés par un triptyque d’enseignants associant des intervenants issus du secteur privé, du secteur public et dumonde académique. La compliance officer du groupe Synelience confirme : « J’ai suivi de très nombreuses formations à l’étranger, et la diversité des intervenants n’est pas toujours évident. Dans cemastère, j’ai beaucoup apprécié de bénéficier de cours dispensés par des enseignants issus de différents horizons. L’enseignement académique, parfois négligé dans les mastères, est très important pour construire nos méthodologies »., ajoute-t-elle. « J’apporte des concepts théoriques et des exemples empiriques », explique Yvanne Merle, sociologue et enseignante du MGPTR (module sur les risques et catastrophes industrielles). Je leur présente des travaux précurseurs, je leur donne des références conceptuelles, des

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