ATOUT RISK MANAGER N°34

ATOUT RISK MANAGER N°34 I AUTOMNE 2022 24 Dossier - Sur la ligne de crête État du marché de l’assurance des entreprises et perspectives 2023 Comme chaque année, l’Observatoire des primes et de l’assurance de l’Amrae publie son «État dumarché et des perspectives» pour l’année à venir. Principal enseignement? Plusieurs facteurs conjoncturels impactent les branches d’assurance : guerre en Ukraine, tensions géopolitiquesmondiales, vague d’inflation…ainsi que l’aléa climatique. Une tendance de fond qui va constituer l’horizon des risques d’entreprise pour les prochaines décennies. Revue de détail. Dommages directs et pertes d’exploitation : prime à la qualité du risk management Les résultats des réassureurs sont dégradés par les catastrophes naturelles, l’inflation et les contreperformances des bourses. Cela se traduit par une hausse des primes via les traités de réassurance. Les manifestations du changement climatique impactent toutes les entreprises par les risques accidentels d’une part (tempêtes, inondations, vagues de froid), et graduels d’autre part (vagues de chaleur, sécheresses directement ou via leur supply chain). Logiquement, les risques sinistrés continuent d'être majorés ainsi que les expositions « Cat’Nat ». Point positif : les majorations de taux pour les risques perçus comme «bons» par les assureurs se stabilisent, les écarts tarifaires ayant été résorbés par les trois à quatre campagnes de majorations successives auxquelles les assurés ont fait face depuis janvier 2019. En revanche, les capacités continuent à se réduire sur les risques volatiles : traitement des déchets, papier, carton, industrie lourde du type chimie, énergies alternatives… À noter : la perte d’exploitation sans dommages tend à disparaître. Construction : hausse des primes, stabilité des franchises Après une réduction de capacité en 2022, le marché est plutôt stable, même si les grands assureurs ont tendance à réduire leurs engagements sur cette branche, à l’exception de quelques nouveaux entrants. Une augmentation des primes est à prévoir, du fait des difficultés d'approvisionnement en matériaux, de l’augmentation des coûts de construction (20 % sur les matériaux et coût de la main-d’œuvre et de l’énergie) et de la nouvelle réglementation : réemploi, efficacité énergétique. La hausse de la tarification peut atteindre + 10 %, en fonction de la nature de l'opération couverte, mais les franchises moyennes restent stables. Automobile : le poids des coûts des sinistres matériels Les appétits restent ciblés sur des flottes de véhicules de moins de 3,5 tonnes pour des activités industrielles, les commerces et les activités de services, hors transport et location. Les contraintes légales liées à l’assurance RC automobile obligatoire ne favorisent pas l’émergence de challengers qui restent en nombre très limités. Seule nouveauté, quelques assurtechs proposent de l'assurance au kilomètre. L’inflation La hausse des prix (source Eurostat), de 10% pour la zone euro et 6,2% pour la France en octobre a un double impact : augmentation des coûts pour la France, de réparation et de remplacement des biens détruits et augmentation des délais de réparation et d’approvisionnement du fait des pénuries conduisant à une aggravation des pertes d’exploitation. L’aggravation du coût de la sinistralité va peser sur les résultats des assureurs et des réassureurs, ces derniers devant répercuter cet effet sur le coût de leurs traités. Un autre impact indirect est le renchérissement des valeurs déclarées par l’application d’indexations reflétant l’inflation, comme l’indice RI par exemple. On peut également s’attendre à ce que les assureurs renforcent leurs exigences en matière de déclaration des valeurs : application des indexations, robustesse de processus de mise à jour des valeurs.

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