ATOUT RISK MANAGER N°34

ATOUT RISK MANAGER N°34 I AUTOMNE 2022 20 Dossier - Sur la ligne de crête pouvoir boucler le placement », illustre Frédéric Chaplain. Et d’ajouter : « Je trouve incroyable et contre-productif que les assureurs ne soient pas en mesure de faire de propositions sur certaines typologies de risques. Cela va à l’encontre des besoins de couverture des clients en cette période complexe ». Car au bout de cette logique, il y a le risque de non-assurance, un vrai sujet d’inquiétude. La plupart des courtiers interrogés estiment que lorsqu'une une entreprise commence à goûter à la nonassurance sur certaines lignes, même de manière imposée, il est rare ensuite qu’elle fasse marche arrière. Le cyber toujours à part Lors des renouvellements de juillet et octobre, il était toujours difficile de trouver des capacités en cyber. « Pourtant, ce n’est pas faute d’y travailler avec les assureurs. Il faut absolument éviter le risque pandémique en cyber ! », martèle Grégory Allard. De fait, les entreprises sont encore souvent obligées d’auto-assurer les 40 premiers millions d’euros de couverture. « Les captives, ou les outils de rétention de façon générale, sont un fort levier vis-à-vis des assureurs car cela prouve à la fois que l’entreprise a confiancedans son risque et qu’elle est impliquée dans la prévention », estime Cyrille Brand. « Nous dénombrons en 2022 une dizaine d’études de faisabilité de captives. Ces études confirment que les captives sont des outils de gestion dont les effets bénéfiques sont à moyen et long terme. Cependant un certain nombre de ces études ne débouchent pas sur une création. » reconnaît Frédéric Chaplain. Et Cyrille Brand de compléter : « Que l’étude aboutisse sur un no go n’est pas grave, l’important est déjà que l’analyse soit faite, car elle constitue un driver dans la stratégie d’assurance des entreprises ». Si beaucoup hésitent encore, c’est aussi dans l’attente d’un régime favorisant la création de capt ives en France contr ibuant au développement de la place financière de Paris. Création peut-être encore repoussée le projet de loi de Finances pour 2023. « Le projet de création d’une mutuelle de droit belge pour le cyber est donc d’autant plus attendu, néanmoins elle aura surtout vocation à apporter à ses adhérents la capacité de se substituer au marché et ne réglera pas les points d’attachement de rétention minimum entre 10 M€ et 15 M€ », estime Mylène Poisson-Lebel. Pour André Lavallée, « outre les captives, les solutions paramétriques font également partie des effets de levier à étudier dans le contexte actuel, notamment pour trouver des capacités complémentaires en événements naturels ou sur des risques atypiques, dont le cyber ». «Une nouveauté qui se confirme est la prise en compte des critères ESG, devenus un point majeur de discussion. Les assureurs y deviennent très sensibles et c’est une bonne chose. » Cyrille Brand, directeur commercial de Marsh France. «La réduction de l’appétence au risque des assureurs a mis à mal la relation client-assureur. » Mylène Poisson-Lebel, directrice du développement commercial et de la stratégie de Diot-Siaci.

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