ATOUT RISK MANAGER N°32

ATOUT RISK MANAGER N°32 I PRINTEMPS 2022 57 Dossier - Prenons les risques d’un nouvel élan plutôt l’apanage des grands comptes, la taille critique étant plutôt de l’ordre de 10 Md€ de CA. « Notre captive a été agréée en juin 2021 », a expliqué Anne-Claire Péchoux-Lokoto, Risk Manager et Responsable des assurances de SEB. « Face au retournement du marché de l’assurance, nous avons voulu reprendre notre destin en main ». Au regard de la taille de cette captive, « l’avantage fiscal n’a pas réellement d’impact. Mais c’est un projet structurant : une véritable révolution. Il nous oblige à nous poser les bonnes questions sur la prévention et la maîtrise de nos risques. Ce n’est pas une ardoise magique qui réduit immédiatement le coût de l’assurance. Mais elle permet de maintenir la capacité et le niveau de franchise. Et surtout, elle rend l’assurance transparente aux yeux des opérationnels ». À ce jour, une cinquantaine d’entreprises françaises se sont dotées d’une captive, « dont 80 % sont domiciliés au Luxembourg », a rappelé lors de cet atelier Éric Le Mercier, Chief Underwriting Officer Alternative Solutions de Scor SE, qui a mené une étude sur ce sujet. « Les captives françaises sont un peu moins capitalisées que la moyenne européenne, avec 52 M€ de fonds propres pour une moyenne de 63 M€ ». Des chiffres qui nourrissent la réflexion du gouvernement, d’après Martin Landais, chef du bureau Entreprises et intermédiaires d’assurance au ministère de l’Économie, des finances et de la relance. « La crise nous a montré qu’il est indispensable de développer des outils d’assurance et de réassurance dans un écosystème favorable à l’auto-assurance. » Cela passe par la fiscalité, mais pas seulement : « Il faut aussi aménager la régulation et la supervision des captives pour la proportionner au risque couvert ». Les entreprises semblent avoir capté le message, à en croire Brigitte Bouquot : « L’AMRAE a identifié une cinquantaine de projets de captives. Cette branche d’autoassurance doit être pilotée et représentée par une fédération des captives, afin de leur donner une existence politique forte. Ce que nous avons fait ». Innovation, développement durable : les nouveaux leviers à actionner Le nouvel élan post-crise passera donc par une nouvelle approche de l’assurance. Mais aussi, et c’est un défi considérable, par une véritable prise en compte des enjeux du changement climatique et de la biodiversité, comme l’ont bien démontré les intervenants de la deuxième table ronde. « Si on résume ces sujets à la défense des petits oiseaux, on passe à côté de l’essentiel » a prévenu Antoine Denoix, CEO d’Axa Climate. « Il faut mettre de la science au cœur des «La situation est beaucoup plus grave qu’on ne l’imagine. Les entreprises doivent se réinventer.» Anne-Catherine Husson-Traore, Directrice générale de Novethic Martin Landais, chef du bureau Entreprises et intermédiaires d’assurance au ministère de l’Économie, des finances et de la relance «Réinventons la manière de compter. Arrêtons de penser que les indicateurs financiers reflètent le sentiment de progrès qu’une entreprise est censée représenter. » Sylvain Prévot, Directeur Développement Impact & Financement de l’association Entrepreneurs pour la planète «Les captives françaises sont un peu moins capitalisées que la moyenne européenne, avec 52 M€ de fonds propres pour une moyenne de 63 M€. » Éric Le Mercier Chief Underwriting Officer Alternative Solutions de Scor SE

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