ATOUT RISK MANAGER N°31

Dossier - La communication autour des facteurs de risques ATOUT RISK MANAGER N°31 I HIVER 2022 30 « Il y a une vraie volonté de transparence chez les émetteurs » , constatent de concert Ludivine Mallet, Directrice capital markets, et Julien Auvray, Associé business risk services, au sein du cabinet d'audit et conseil Grant Thornton. Un an après l'entrée en vigueur de la nouvelle réglementation européenne «Prospectus 3» (voir encadré), le bilan est plutôt positif. «La communication sur les risques est désormais bienmise enœuvre par les entreprises. Certaines vont même au-delà des attentes de l'AMF», souligne Philippe Noirot, directeur adjoint du Risk Management d’Orange et administrateur de l'AMRAE. Une étude réalisée par Grant Thornton et l'AMRAE  1 sur l'informationpubliéepar prèsde 140 des groupes non-financiers, tant dans leurs documents d'enregistrement universels (DEU) que dans leur déclaration deperformanceextra-financière (DPEF) montre que les travaux sur les risques réalisés en 2020 ont été consolidés en 2021. «Le gros du travail nécessaire pour se conformer à la réglementation européenne avait été réalisé dès l'année dernière. Il y aeudes améliorations sur certains points unpeu faibles, mais pas de changements importants», résume Julien Auvray. Des progrès notables De fait, les améliorations tiennent tout d'abord à une plus grande homogénéisation des informations communiquées. «Les investisseurs peuventmieux appréhender l'information car elle est moins disparate : on peut rapidement retrouver les risquesmajeurs de l'entreprise et les comprendre, grâce à leur hiérarchisation et à l'évaluation qui en est donnée » , explique Ludivine Mallet. Quelques progrès ont aussi été réalisés dans la présentation méthodologique. Depuis 2020  2 , les trois quarts des émetteurs proposent unparagraphe introductif pédagogique reprenant les aspects réglementaires. «Dans cette partie introductive, où les entreprises expliquent leur démarche en matière d'évaluation et de gestion des risques, l'information manquait parfois de clarté. Par exemple, on ne savait pas toujours avec certitude si le raisonnement portait sur le risque «net» (après prise en compte des mesures de mitigation) ou brut , indique Ludivine Mallet. Les paragraphes introductifs sont aujourd'hui plus explicites: le risque net fait ainsi clairement l'objet d'une communication chez 59 % des groupes étudiés, contre 21 % l'année dernière. Autreévolution:l'importancedurisqueestévoquée dans 89 % des documents étudiés, contre 61% en 2020. Les échelles quantitatives permettant de jauger l'importance sont encore très rares ; mais les documentsfontdavantageréférenceàlaprobabilité d'occurrence et à l'impact des risques. «Certains groupes révèlent même le détail des deux informations: c'est un vrai progrès en matière de transparence» , ajoute Ludivine Mallet. L’information sur les risques s'installe dans les rapports annuels L'information sur les facteurs de risques présentée par les groupes dans leurs comptes 2020 a gagné en homogénéité et en précision. Toutefois, certains restent encore trop génériques ou manquent de cohérence globale, s’agissant notamment des risques «ESG», présents à la fois dans le document d'enregistrement et dans la déclaration de performance extra-financière. « Les entreprises sont de plus en plus incitées à communiquer sur leurs risques» Philippe Noirot, administrateur de l'AMRAE, directeur adjoint du Risk Management d'Orange (1) «Communication autour des «facteurs de risque», analyse et étude», réalisée par Grant Thornton et l'AMRAE à partir de la revue de 137 DEU publiés entre le 02 mars 2021 et le 23 (2) Analyse de la communication financière et extra-financière des groupes cotés au CAC40 et NEXT20 en matière de gestion des risques, dans le cadre de la nouvelle réglementation «Prospectus 3», entrée en vigueur le 21 juillet 2019, menée par Grant Thornton et publié le 7 décembre 2020. Par Cécile Desjardins

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