ATOUT RISK MANAGER N°30

ATOUT RISK MANAGER N°30 I AUTOMNE 2021 31 Dossier - L’État dumarché 2021, renouvellement 2022 : Oser les risques. Sans assurances ? Publication de l’AMRAE Nouvel avis de tempête sur l’assurance des risques d’entreprise Les renouvellementss’annoncent tendussur laquasi-totalitédes lignes d’assurance, comme le montre «L’état du marché et les perspectives pour 2022 » 17 e édition de l’étude annuelle produite par l’AMREE avec cette année, cinq courtiers spécialistes des risques d’entreprises. 80, boulevard Haussmann 75008 Paris SEPTEMBRE2021 ÉTAT DU MARCHÉ & PERSPECTIVES 2022 Assurances des Entreprises p2 - État du Marché & perspectives 2022 - AMRAE TENDANCES ACTUELLES DU MARCHÉ DES ASSURANCES ÉVOLUTION/À2020 Capacités desassureurs Etenduedes couvertures Tarification Franchises DOMMAGES ETPERTES D’EXPLOITATION FocusÉvénements naturels FocusTerrorisme FocusSupplyChain FocusPertes d’exploitation sans dommages CONSTRUCTION FocusTRC/TRME FocusRC AUTOMOBILE TRANSPORT Focus responsabilité affréteur RESPONSABLECIVILE Focus responsabilité environnementale/ atteintebiodiversité CYBERRISKS D&O-LIGNES FINANCIÈRES FocusFraude interne etexterne FocusEPL FOCUSRCMS CRÉDIT POLITIQUE N/A COMPLÉMENTAIRE SANTÉ Identique Augmentation Réduction « Lemarché n’avait jamais été aussi tendu depuis la crise de 2001-2002 », observe Léopold Larios de Piña, vice-président de l’Amrae qui a piloté l’étude annuelle de l’Association produite avec cinq courtiers partenaires (Aon, Diot, Marsh, Siaci Saint-Honoré et Verlingue). « Pour la première fois depuis 20 ans, toutes les lignes d’assurance sont exposées à des majorations tarifaires importantes, de l’ordre de 10% à 50%, voire 70% à 80% pour les dossiers à risques sensibles ou sinistrés. » Le tableau synthétisant les tendances du marché est édifiant : ces majorations tarifaires vont de pair avec une réduction des capacités, un relèvement des franchises et des couvertures de moins en moins étendues. Cette quadruple contrainte affecte la quasi-totalité du marché, à l’exception notable de l’automobile et du transport : « Le relèvement des tarifs et des franchises, engagé il y a maintenant quatre ans, a permis à ces marchés de revenir à l’équilibre et aux assureurs de retrouver leur appétence au risque », observe Léopold Larios de Piña qui veut y voir un signe encourageant pour les autres marchés. La branche Dommages risque toutefois de rester durablement sous la pression du changement climatique : les dommages liés aux sécheresses, aux incendies ou à la montée des eaux vont être de plus en plus difficiles à couvrir. L’exercice-pilote conduit par l’ACPR (l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution) pour évaluer les risques associés au changement climatique table sur une augmentation des primes de l’ordre de 130% à 200% d’ici à 2050. Après la publication de ce « stress test » au printemps dernier, l’été a été marqué par des événements climatiques d’envergure : la multiplication des dômes de chaleur et des incendies géants, l’ouragan Ida aux États-Unis, les inondations en Allemagne et en Belgique ont pesé sur les comptes des réassureurs qui, dans un contexte de taux bas, ont répercuté ces surcoûts sur leurs tarifs. Les tensions sont poussées à leur paroxysme sur lemarché des assurances cyber : alors même que les entreprises ont plus besoin que jamais de s’en prémunir, de nombreux assureurs se retirent de ce marché. Ceux qui restent réduisent leur exposition et imposent des conditions de plus en plus restrictives, laissant de nombreuses entreprises sans solution. Ce retrait des assureurs doit inciter les entreprises à privilégier les fondamentaux de la maîtrise des risques et à déployer de véritables plans de prévention, de protection ou de rétention : l’évolution du régime réglementaire et fiscal des captives en France pourrait les y encourager. Mais il pose aussi la question de l’appétence au risque des assureurs : « Onfinitpars’interrogersurleurprocessus d’analyse et de souscription », commente Léopold Larios de Piña. « Le marché de l’assurance ne doit pas perdre le sens de sa mission qui est de couvrir des risques, prévient Gilles Bénéplanc, directeur général de Verlingue (voir page 31). « Sans risque, il n’y a plus d’assurance. » « On finit par s’interroger sur leur processus d’analyse et de souscription. » Léopold Larios de Piña, Vice-président de l’AMRAE, pilote de son Observatoire des primes et de l’assurance Head of Groupe Risk Management de Mazars

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