ATOUT RISK MANAGER N°30

ATOUT RISK MANAGER N°30 I AUTOMNE 2021 3 «RETEX» L a pandémie a ouvert nombre d’yeux sur l’inefficacité ou, à l’inverse, la bonne performance de certaines pratiques et méthodes. Parmi les efficientes, le Risk Management. Nous l’avons constaté, les entreprises qui pilotaient par les risques et disposaient d’une gestion mature des risques ont mieux su naviguer et absorber une partie du choc économique. Si elles n’ont pas la prétention d’avoir prévu une pandémie de cette ampleur – l’échec est ici patent - ces entreprises avaient anticipé les risques associés à une immobilisation de l’économie. Grâce à leur gestion des risques, elles ont su s’adapter et préserver la continuité de leurs activités, même en mode dégradé. Pour les plus entraînées, le déclenchement des cellules de crise a permis de gérer l’urgence. Les plans de continuité d’activité ont facilité le pilotage des affaires au quotidien, avec la santé des parties prenantes comme priorité. Si les fondamentaux de la gestion de crise sont l’anticipation, la préparation, l’entraînement et l’exécution, la phase critique du «Retex», celle de l’analyse des bons et des moins bons fonctionnements ne doit jamais être omise. Ce temps de retour d’expérience venu du monde militaire, est l’outil qui nous permet «d’être moins c*uillon la prochaine fois» comme me l‘expliquait, lors d’un stage à Lorient récemment, un ancien des forces spéciales. Souvent perçu, à tort, comme punitif, le retour d’expérience permet de prendre du recul collectivement pour comprendre ce qui a bien fonctionné et ce qui a été un échec, pour mieux se préparer à la prochaine crise. On parle bien ici du « comment » et du «pourquoi » non pas du «qui ». De son côté, le marché de l’assurance poursuit sa fuite, baisse des capacités voire retrait complet sur certaines branches de risques. La critique pourrait être facile alors que ces « partenaires», en quête de sens, se penchent sur leur raison d’être. Mais nous devons collectivement faire notre « retex ». Il faut nous préparer aux prochaines crises et à leurs conséquences qui déjà se profilent. Crises multiples et à répétition, conséquences de la pandémie, qui seront aggravées par d’autres risques déjà identifiés : l’inadéquation de nos modèles socio-économiques à répondre à la fracture sociale qui ne cesse de se creuser, les tensions sociales assourdies le temps des confinements et le dérèglement climatique. Trois facteurs de risques présents, substantiels qui obèrent un système par ailleurs en perte de vitesse et d’équilibre. Les subventions et financements d’urgence décidés au début de la pandémie pour maintenir l’économie ne construisent pas de nouveaux modèles économiques et sociaux face aux problématiques systémiques. Sans plus attendre, nous devons prendre un nouvel élan pour construire des solutions durables et responsables avec le Risk Management comme socle. Aucune partie prenante ne pourra se désengager de cette nécessaire prise de risque. Je salue à cet égard les avancées du gouvernement et de l’Assemblée nationale dans leur réflexion et action sur le financement du risque. On ne pourra pas dire qu’on ne savait pas… Et nous ne nous tairons pas.  n Atout Risk Manager Édito Oliver Wild , Président de l’AMRAE.

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