ATOUT RISK MANAGER N°30

ATOUT RISK MANAGER N°30 I AUTOMNE 2021 20 Dossier - L’État dumarché 2021, renouvellement 2022 : Oser les risques. Sans assurances ? «  La dégradation du contexte assurantiel, constatée dès 2019 sur le dommage, puis sur la RC et le cyber, nous a poussés à réfléchir à des solutions alternatives » résume d’entrée Anne- Claire Pechoux Lokoto, Responsable des assurances du Groupe SEB, avant d’expliquer : « Nous travaillons depuis plusieurs années sur la prévention, mais aujourd’hui cela ne suffit plus à maintenir les conditions d’assurance du passé. Nous avons alors effectué une revue globale de nos risques avec notre courtier pour vérifier que notre programme d’assurance était toujours bien calibré, compte tenu de la croissance rapide de notre groupe depuis 10 ans. Il en est ressorti que nos risques principaux étaient bien couverts et nos différents programmes globalement adaptés, ce qui ne résolvait pas notre problème de majoration de primes et surtout de hausse de franchises, difficilement tenables pour certaines de nos petites filiales. C’est àpartir de ce constat que nous avons commencé à réfléchir à la solution de la captive ». Un tableauquepeut également dessiner Benjamin Cogez, DAF et Responsable des assurances deBonduelle, pour qui ledurcissement dumarchéavraimentjouélerôlede«déclencheur». « Nous avons l’habitude de transférer aumaximum nos risques à l’externe. Tous les 3 ans, nous étudions néanmoins la faisabilité et l’opportunité de créer une captive ou d’avoir recours à des financements structurés… Nous n’y avions pas trouvé jusqu’ici un intérêt clair et formel, les provisions des captives en dommages et RC étant réintégrées en IFRS, donc jamais conservées sous forme de réserves en franchise d’impôts… Mais depuis deux ans, le secteur de l’agroalimentaire subit la tension du marché et la frilosité des assureurs, avec des primes qui s’envolent. L’intérêt d’une captive a pris alors tout son sens ». Dans ces deux retours d’expérience, le durcissement du marché a conduit à la création d’une captive, et l’impulsionestvenuedesresponsablesAssurances, directement concernés par les problématiques de financement des risques. Charge à eux, ensuite, de convaincre les instances dirigeantes. Convaincre la direction « J’ai convaincu la direction générale et le conseil d’administration sur l’idée de créer une captive sur un schéma unpeu "tactique", dont la vocation serait de prendre les 5% à 10% du programme dommages restant ouvert sur le marché, pour limiter la pression sur les primes du programme, comme nous avons eu à le déplorer lors des deux derniers renouvellements» explique Benjamin Cogez, qui a finalement obtenu l’accord du Directeur général et du Président du conseil d’administration en décembre 2020. Lors de cette présentation aux instances dirigeantes, Laurent Bonnet,DirecteurCaptiveandAlternative Risk Transfer de Gras Savoye Willis Towers Watson, était aux côtés de Benjamin Cogez pour démontrer que ce projet présentait un réel intérêt pour le groupe. « L’accompagnement par notre conseil nous a été précieux tant en amont de la réflexion que pour soutenir le projet auprès du conseil d’administration, et ensuite pour les Captives : SEB et Bonduelle choisissent la France Alors que le marché de l’assurance reste tendu, deux belles ETI françaises viennent de créer au début de l’été leur captive de réassurance en France, afin de mieux piloter leurs risques. Retour d’expérience avec SEB et Bonduelle, qui ont décidé de tenter l’aventure avant même les prochaines annonces de Bercy, portant désormais à 8 le nombre de captives domiciliées en France. « Notre démarche a été appréciée par les assureurs, qui y ont vu un élément rassurant de notre implication dans la protection de nos sites et de nos outils. » Benjamin Cogez, Directeur financier de Bonduelle

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