ATOUT RISK MANAGER N°30

ATOUT RISK MANAGER N°30 I AUTOMNE 2021 13 Portrait Qu’attendez-vous de la fonction Risk Management aujourd’hui? La fonction Risk Management prend une importance croissante que j’explique par l’environnement de plus en plus volatil dans lequel évoluent les entreprises. Dans un contexte de mondialisation et d’interdépendances, des risques majeurs émergent ou se renforcent, par exemple en matière de sécurité, de cybersécurité, de conformité (extraterritorialité du droit) ou encore de santé. Les Risk Managers ont l’ouverture d’esprit et la « boîte à outils » idoine pour y faire face. Car contrairement aux croyances anciennes, il existe bel et bien des moyens d’anticiper et de se prémunir, au moins en partie, de ces risques. De manière générale, l’heure est à la transversalité et aux approches globales des problématiques. Et dans 5 ans? L’élan qui porte la fonction Risk Management n’est pas près de se résorber. Compte tenu de l’affaissement des cadres de coopération multilatéraux su r l a s cène i n t e r na t i ona l e , l es tensions géopolitiques devraient malheureusement s’exacerber, avec en toile de fond une raréfaction de nombreuses ressources (eau, terres rares, matières premières) et une résurgence des affirmations de souveraineté. De plus, les problématiques associées aux questions de RSE, sans doute sous- estimées à l’heure actuelle, vont rendre indispensable une approche rigoureuse par les risques. L’industrie de l’assurance répond- elle aux besoins de Sonepar? C’est le cas aujourd’hui mais, d’ailleurs en partie pour les raisons évoquées ci-dessus, je ne suis pas certain que cela reste vrai à brève échéance. Avec le foisonnement des risques à l’échelle mondiale, nous constatons un marché qui se tend fortement et rapidement sur la plupart des volets assurantiels. C’est une vraie source d’inquiétude : l ’ i nd i spon i b i l i t é de couve r t u res raisonnables d’assurance pourrait faire peser un risque très lourd – de vie ou de mort, le cas échéant – sur de nombreux acteurs économiques, y compris les plus gros. Il n’y a qu’à observer l’impact massif que peut avoir une attaque cyber. La judiciarisation croissante de la vie des affaires ne devrait faire qu’amplifier ce phénomène. Que conseilleriez-vous à un chef d’entreprise qui souhaite créer la fonction gestion des risques? De ne plus attendre ! Dans le contexte de plus en plus complexe dans lequel les entreprises évoluent, développer, déployer et faire vivre une démarche structurée de gestion des risques contribue à sécuriser la création de valeur, notamment en éclairant la prise de décision sur base d’éléments objectifs. Cette fonction, souvent très lean , contribue efficacement à briser les silos en interne, que ce soit au siège ou dans les pays, et à valoriser les efforts de gestion des risques auprès des parties prenantes. L’époque appelle à structurer cette fonction, si tel n’est pas déjà le cas. Avec quel profil la démarrer? Je ne pense pas qu’il y ait de profil type. Le Risk Manager intervenant sur l’intégralité des risques, il doit être un bon généraliste, doté d’une tête « bien faite », de méthodes d’analyse rigoureuses, de capacités d’expression et d’un bon relationnel. Soit autant de qualités qui - mises au service d’une approche proactive - seront plus efficaces qu’une approche de pure spécialisation, même si certaines expertises sont cruciales pour l’exercice de la fonction. Cette fonction fait partie des fonctions « inclusives », qui ont vocation à accueillir des profils divers, qui enrichissent la fonction et l’efficacité du dispositif dans son ensemble. C’est comme cela que nous la concevons et l’opérons chez Sonepar. Nous sommes Powered by Difference : nos différences nous rendent plus forts et plus résilients! Notre organisation et notre culture de gestion des risques en sont le reflet. 2 QUESTIONS À Philippe Delpech, Directeur général de Sonepar 3 QUESTIONS À Olivier Catherine, Secrétaire général de Sonepar

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