ATOUT RISK MANAGER N°29

ATOUT RISK MANAGER N°29 I ÉTÉ 2021 43 Métier Risk Manager - Réseau international trèsfaiblemêmesidesorganismesinternationaux comme la BAD, la BOAD financent des projets de développement de l’assurance. Ainsi dans la zone CIMA, l’assurance ne couvre pas automatiquement les conséquences des risques naturels considérés comme inassurables. L’assurance agricole repose sur trois modèles. • Un système contrôlé par l’État avec un seul produit d’assurance, c’est un monopole étatique. • Un système privé avec les compagnies d’assurances. • Les systèmes public-privé qui sont les plus équilibrés (soutien de l’état et produits variés proposés par les compagnies d’assurances). Classique et indicielle : les deux types de couverture de l’assurance privée La première dite classique, fonctionne comme une couverture d’assurance habituelle et déclenche une indemnité au moment de la survenance du sinistre, sous réserve d’une déclaration de sinistre. La seconde, plus appropriée dans le domaine du risque climatique, est une assurance du type indicielle. Elle fonctionne sur la base d’informations recueillies et archivées depuis une vingtaine d’années (notamment satellitaires) qui permettent de déterminer un indice de référence dans des secteurs agricoles déterminés. Si l’indice de référence à un moment donné de la production n’est pas atteint, l’indemnité est automatiquement versée aux exploitants sans déclaration de sinistre. Les indices Ils sont de plusieurs types : climatiques (pluie, ensoleillement etc.), de production (couverture du manque à gagner sur un périmètre géographique), chlorophyllien (en fonction de la chlorophylle contenue dans une plante à un moment donné, onest enmesurededéterminer si la croissance de la plante est correcte ou si au contraire elle est faible et entraînera une perte de production au terme de la maturation.) Les avantages de la solution indicielle sont multiples : coûts de gestion faibles, absence d’expertise individuelle (lors de la plantation et lors du sinistre), pas d’antisélection, indemnisation rapide. Elle est parfaitement adaptée à la sécheresse. Elle suppose simplement de déterminer : la pluviométrie de référence, le seuil de déclenchement et le seuil d’indemnisation. Pour ces raisons, Laurent Gizardin considère que c’est la solution d’avenir en Afrique à l’instar du Docteur Simone Giusto, ingénieur agronome et directeur agronome du Groupe AGRI-CORP Monaco, en charge du management et de la gestion des exploitations agricoles au Ghana, en République de Guinée et en République du Congo. Pour lui, la sécheresse est un des fléaux de l’agriculture africaine. Rappelons que l’agriculture africaine dépend à 95 % de l’eau de pluie alors qu’elle ne couvre actuellement que 75%des besoins alimentaires du continent. La somme de tous les risques En réalité, l’activité agricole en Afrique, plus que partout ailleurs, combine presque tous les risques : le risque politique et géopolitique, le risque logistique, le risque climatique, le risque technologique, le risque environnemental, le risque de catastrophes naturelles, le risque humain, etc. C’est en outre le secteur où la prévention et la gestion des risques sont peu développées. C’est la raison pour laquelle le Club Francorisk s’intéresse à ce sujet et a décidé d’en faire le thème de travail de l’année. D’autres webinaires ou réunions physiques, si elles redeviennent possibles, seront organisés afin d’étudier plus en détail certains aspects de la question. n A distance, Simone Gusto Agronomist Engineer Agricorp

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