ATOUT RISK MANAGER N°28

Dossier - La sagesse du risque pour l’immunité collective cyber assurés ont été indemnisés, ce qui prouve que l’assurance fonctionne» se félicite Philippe Cotelle, regrettant néanmoins le durcissement actuel du marché. Et d’ajouter : «On ne peut pas laisser les entreprises seules face à cette menace, d’autant que le principal impact du risque cyber, c’est l’interruption d’activité. Les couvertures cyber doivent couvrir la perte d’exploitation » . Pour dresser une image objective du marché, l’AMRAE vient d’ailleurs de lancer le projet LUCY (LUmière Sur la CYber assurance) afin d’agréger un maximum de données auprès des courtiers. Déployer des moyens de lutte Mais avant d’avoir recours à son assureur, la prévention doit rester la priorité pour toutes les organisations. «Plus matures sur le sujet, les grands groupes ont déjàmis en place leur arsenal de protection. Et malgré des budgets contraints par la crise, il est crucial de maintenir ce qui est en place» insiste Philippe Cotelle. «Et pour les ATOUT RISK MANAGER N°28 I PRINTEMPS 2021 49 « La pandémie a mis en exergue le risque cyber. En quelques années, nous sommes passés d’actions d’étudiants isolés à une véritable cybercriminalité, parfois poussée par des États. Le vrai problème, c’est le manque de conscience du danger. Car les solutions technologiques existent. L’idée n’est plus de mettre des « sparadraps », mais désormais d’intégrer la cybersécurité « by design » dès que l’on fabrique, stocke, utilise, communique… Il ne faut pas raisonner intérieur/extérieur comme dans une forteresse, maismettre l’accent sur l’authentification. Quant à l’intelligence artificielle, il faut garder en tête que l’homme sera toujours responsable des agissements de l’IA. Celle-ci peut dysfonctionner, lorsque l’apprentissage est biaisé et la boîte noire trop obscure. Chez Thales, nous avons choisi de développer une « IA de confiance», éthique et certifiée, basée à la fois sur la connaissance et sur les données, en mode hybride. Dans le monde du Big data, je prône plutôt pour le Smart data, qui permet une IA « frugale », car toutes les données à notre disposition ne sont pas utiles. Cette frugalité, ce n’est pas reculer. C’est un progrès assumé. Tout comme le plan quantique français, qui est un sujet encore plus complexe que l’IA et qui touche à des sujets stratégiques de souveraineté. Il permettra dans un futur proche de nouveaux médicaments, un internet quantique ultra-sécurisé ou des capteurs miniatures ultrasensibles… Je suis convaincu qu’il n’y a pas de mauvaises technologies, seulement de mauvais usages. D’où l’importance de l’éducation des plus jeunes, qui sera une arme contre les complotistes. » «Iln’yapasdemauvaisestechnologies, seulement demauvaisusages» Marko Erman, Senior Vice-President, Chief Scientific Officer de Thales

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