ATOUT RISK MANAGER N°28

Dossier - La sagesse du risque pour l’immunité collective «bullshit jobs » (emplois pourris, ndlr) et pour accompagner les publics les plus touchés » , analyse le jeune alternant chez Thales. Même sentiment chez Amélie Deloche, membre de la première heure du Collectif pour un réveil écologique (manifeste créé en 2018 par des étudiants des grandes écoles) : «Pourquoi les métiers de l’environnement sont-ils moins bien payés que d’autres ? Il faut valoriser ces métiers qui participent à un bien commun. Pour les 20-25 ans, les défis climatiques et sociaux sont gigantesques, nous avons conscience des risques existants, mon espoir est de faire prendre conscience à nos dirigeants que les priorités ne sont pas en adéquation avec les enjeux » , énonce la jeune diplômée de l’École de management de Grenoble, en CDD à l’Agence française du développement. Investir dans la jeunesse n’est pas un risque Autre point commun de la génération Y : leur travail doit être cohérent avec leurs aspirations, leur entreprise doit être en adéquation avec leurs valeurs. Ils veulent être recrutés pour leur personnalité, leur motivation, «pas seulement pour les diplômes, mais la compétence brute» , ATOUT RISK MANAGER N°28 I PRINTEMPS 2021 39 Si j’ai orienté mes études vers la géopolitique et la prospective au sein de l’IRIS (Institut des Relations Internationales et Stratégiques), c’est parce que je suis persuadée que grâce à l’anticipation des futurs possibles et à la construction de scénarios, la prospective peut être un vrai outil d’aide à la décision pour les Risk Managers. En alternance au moment de la Covid, j’ai milité pour que les outils de scénarisation soient insérés dans la cellule de crise, car on a vu que les cartographies pouvaient avoir leurs limites. La question de la diversification des sources est cruciale : à mon sens le monde académique n’est pas assez sollicité par les entreprises. La pandémie aurait pu être une formidable opportunité pour avancer sur l’acceptation de l’imprévisibilité, en donnant la part belle à la prospective. Mais comme pour le dérèglement climatique, on n’écoute pas les prospectivistes. C’est dommage, car c’est aussi un moyen de remettre à plat nos modèles de société. Il ne s’agit pas de science-fiction ! Il y aura d’autres crises de cette ampleur à venir, il faut s’y préparer. Mais je ne suis pas inquiète, car chaque crise peut nous renforcer. «Laprospectiven’est pasde lascience-fiction. Écoutez-la!» Sophia Guermi, diplômée de Grenoble École de Management, de l’IRIS Sup et d’une maîtrise de droit international «  Pourquoi les métiers de l’environnement sont-ils moins bien payés que d’autres ? Il faut valoriser ces métiers qui participent à un bien commun. » Amélie Deloche «  Je n’ai pas envie d’attendre d’être moins jeune pour arriver à un poste de responsabilité et pouvoir agir sur les sujets de RSE. » Sophia Guermi

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