ATOUT RISK MANAGER N°27

ATOUT RISK MANAGER N°27 I HIVER 2020 34 Dossier - L’ERM, le vaccin qui ne fait pas débat «Les patrons de PME et d’ETI n’ont pas attendu la Covid-19 pour s’intéresser à la gestion des risques. Cela fait partie de la palette du comité de direction d’anticiper les risques et de mettre en place des bonnes pratiques. C’est un sujet qui monte en puissance depuis cinq ans, y compris dans les collectivités locales » rappelle Gilles Proust, cofondateur d’Arengi. Avant de compléter : «Mais il est vrai que la crise de la Covid-19 accélère cette tendance. Depuis septembre, la majorité de nos missions de conseil ont lieu dans des structures de ce type. » Car si un patron d’entreprise est toujours attentif aux risques qui menacent son activité, mettre en place un véritable ERM permet à la fois d’améliorer, de structurer la démarche et de la rendre pérenne, en acculturant les équipes. Structurer sa démarche Quand elles décident de se lancer dans l’exercice, les PME-ETI doivent commencer par établir une cartographie des risques à l’échelle de la Direction générale ou du Comité de direction, en fonction de la stratégie de l’entreprise. Une réflexion collective permettra de définir les sujets prioritaires pour les creuser et mettre en place les dispositifs adaptés. «Commencer par une dizaine de risques suffit. Le critère à regarder en priorité est l’impact d’un risque, même si sa probabilité de survenance est rare » explique Philippe Noirot. « La cartographie n’est pas un exercice lourd à mettre en place, deux mois suffisent en général pour une première version » confirme de son côté Gilles Proust, qui conseille de faire appel à un consultant externe au moins pour démarrer et pour établir la première cartographie. «Quand nous avons demandé en 2012 à un consultant de réaliser un premier audit de nos risques, nous en avons pris plein la tête ! Nous passions tous les jours devant des aberrations sans les voir. Son intervention nous a permis de faire le point sur l’ensemble de nos risques et de choisir ceux qu’on assure et ceux qu’on garde en interne » témoigne Eric Thevenet, P.-D.G. des Transports Thevenet, une PME de 140 salariés à Vichy (16,50 M€ de CA). Et d’ajouter : « Il nous a aidés à prioriser nos risques et à mettre en place des plans d’actions structurés. » « Les chefs d’entreprise ont pris conscience qu’ils sont les premiers assureurs de leur projet. Même si la gestion du risque n’est pas leur priorité, ils sont à l’écoute. Le secret d’une gestion des risques réussie, c’est que les engagements pris se traduisent en actions concrètes et efficientes » confirme Jean Morera, consultant Risk Manager (5RM Consulting). Un chef d’entreprise décidé à se lancer dans l’ERM peut également le faire en autodidacte, en lisant des livres sur le sujet et en participant à des formations (voir page suivante). Le site macartodesrisques.fr , ainsi que le guide corédigé par l’AMRAE et le Medef 79, constituent également des outils simples et efficaces pour bâtir sa cartographie pas à pas. Un nécessaire relais en interne Quoi qu’il en soit, l’important est de nommer en interne une personne en charge du pilotage de la gestion des risques, sur laquelle pourra s’appuyer le dirigeant. Idéalement, il faut choisir une fonction déjà sensibilisée aux risques comme le DAF, le secrétaire général ou bien encore le responsableQualitéHygiène-Sécurité- Environnement (QHSE). « L’idée est de faire simple, de se rattacher à l’existant. De toute façon, les PME n’ont ni le temps ni les organisations pour faire compliqué ! » remarque PME/ETI : plus que jamais convaincues de se lancer Qu’elles fassent appel aux services d’un consultant ou qu’elles envoient un des leurs se former, les PME et ETI sont désormais conscientes que l’heure est à l’ERM. Par quoi commencer, sur quoi s’appuyer, quels moyens humains et financiers prévoir, avec quelle gouvernance…? De la théorie à la mise en place, écueils et réussites Eric Thevenet, P.-D.G des Transports Thevenet

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