ATOUT RISK MANAGER N°26

ATOUT RISK MANAGER N°26 I AUTOMNE 2020 19 Dossier - État du marché - Renouvellements 2020 et perspectives 2021 notamment sur les carences, les pertes d’exploitation sans dommage et la Covid. D’autant que les assureurs ne sont pas encore tous fixés sur ces questions » confie Robert Leblanc, PDG d’AON France. «Les exclusions Covid évoluent tous les 8 jours, elles sont passées chez certains assureurs de cinq lignes à cinq pages» explique-t-on chez Marsh. «Avant cette fin d’année, les assureurs veulent tous clarifier leurs polices par rapport à la couverture (ou pas) de la PE sans dommages. En plus du choc des prix, cela va créer un choc administratif car il y a énormément d’avenants à rédiger. Nous sommes prêts et nous allons bien sûr surveiller cela avec attention» précise Gilles Bénéplanc, Directeur général de Verlingue. Paris, place financière? Lionel Corre, sous-directeur des assurances à la Direction générale du Trésor, avait annoncé aux Rencontres de février 2020 sa volonté d’ «encourager la relocalisation en France des captives, un outil de portage des risques très pertinent» . Il a d’ailleurs reprécisé ses intentions lors de la Journée Scientifique de l’AMRAE, le 22 septembre dernier (voir page 55). Une initiative qui tombe à point nommé. Améliorer les conditions d’accueil et d’exploitation des captives en France serait en effet une réelle opportunité pour les entreprises, surtout dans le contexte actuel et avec la mise à l’écart de la place financière de Londres. «Depuis le début de l’année dernière, la France est redevenue une localisation pour implanter une captive» estime Jean Rondard. Pourtant, à ce jour, seules six captives sont localisées dans l’hexagone, la plupart étant domiciliées à Chypre, Malte, Dublin ou au Luxembourg. «Lorsque les tarifs d’assurance sont à la hausse de manière forte et quand l’entreprisedoit procéder à des arbitrages financiers, la captive fait partie des solutions à considérer : elle doit être un outil facile d’utilisation, avec des contraintes réglementaires justifiées et pas trop lourdes fiscalement, malgré sa charge administrative non négligeable » estimeChristineCantournet. Très dynamique sur ce sujet, l’AMRAE travaille pour faire avancer les autorités financières en ce sens. «Les captives qui partent à l’étranger représentent une perte de substances. Pour qu’elles trouvent leur place en France, il faut améliorer leurs conditions d’accueil sur le plan administratif, et notamment en termes de suivi et de reportings» estime Michel Josset. «Certains de nos clients qui avaient déjà étudié la question et hésitaient à se lancer dans une captive ont sauté le pas avec le durcissement du marché ; d’autres ont accéléré le processus de mise en place avec l’arrivée de la crise du Coronavirus…Enmatièredecaptives,siParisveut concurrencer le Luxembourg, il faudra proposer un avantage différenciant pour contrebalancer le rayonnement de cette place aux process bien rôdés. La simplicité d’implémentation, alliée à la rigueur de supervision, sera la clé» prévient Corinne Cipière. François Fournié, Directeur général de MSIG «  Nous dépensons beaucoup d’énergie à négocier les exclusions, notamment sur les carences, les pertes d’exploitation sans dommage et la Covid. » Robert Leblanc, PDG d’AON France Lionel Corre, sous-directeur des assurances à la Direction générale du Trésor lors des dernières Rencontres AMRAE.

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