ATOUT RISK MANAGER N°25

ATOUT RISK MANAGER N°25 I ÉTÉ 2020 47 MÉTIER RISK MANAGER - RÉSEAU INTERNATIONAL L’Italie a été le premier pays européen touché massivement par la Covid‑19, comment l’Anra et ses adhérents se sont-ils organisés? Les plans de continuité d’activité (PCA) étaient-ils prêts au déclenchement de la crise sanitaire? Alessandro de Felice : Fin mars-début avril, au pire du confinement en Italie, nous avons mené une enquête auprès de nos adhérents : 40 %des entreprises ont répondu avoir mis en place un PCA mais très peu (14 %) envisageaient le scénario d’une pandémie alors que les impacts d’une catastrophe naturelle - tremblements de terre notamment, d’une attaque cyber, de problèmes IT, étaient très scénarisés. Les entreprises qui avaient un PCA sont évidemment celles qui ont été en capacité de s’adapter et d’être résilientes face à la crise. Elles ont très vite déployé le télétravail dans les secteurs où c’était possible, réorganisé immédiatement leurs sites de production en respectant les protocoles sanitaire et ont été capables de maîtriser leur chaîne d’approvisionnement ainsi que la distribution. Quel type d’entreprises était le mieux préparé? Celles qui avaient mis en place des processus de travail flexibles, avec une bonne infrastructure IT, des employés équipés pour travailler à distance. Le recours massif au télétravail était possible et soutenable parce que tous les processus et les équipements étaient en place, prêts à être déclenchés à grande échelle, si nécessaire. Avec la crise des Gilets jaunes puis les grèves de fin 2019, la France a pu expérimenter à grande échelle le télétravail et le blocage des supply chain. L’Italie avait-elle eu l’occasion de s’y préparer à l’occasion d’une crise de la même ampleur? La rapidité de réaction des entreprises italiennes est plutôt liée à l’expérience des catastrophes naturelles – notamment les tremblements de terre, très courants dans notre pays. De nombreuses entreprises y sont préparées, et les plus technologiques sont aussi bien préparées aux scénarios des attaques cyber. Elles ont donc toutes réagi très vite aux conséquences du confinement sur leur activité, elles s’étaient dotées des infrastructures pour ce scénario et ont pu absorber le choc. Lesquelles n’ont pas eu cette chance? Un autre groupe d’entreprises n’étaient pas du tout, ou pas assez préparées au télétravail massif. Les quinze premiers jours ou même le premier mois du confinement [il a démarré le 9 mars en Italie], elles ont travaillé d’arrache-pied pour équiper leurs collaborateurs. Elles ont aussi dû adapter leurs infrastructures pour les rendre accessibles à distance en toute sécurité, afin de protéger leurs données. En moyenne, elles ont perdu 15 jours à un mois avant de redevenir opérationnelles. INTERVIEW «NOUS AVONS GAGNÉ 40 NOUVEAUX ADHÉRENTS PENDANT LE CONFINEMENT» Alessandro de Felice, président de l’Anra, l’association italienne des Risk Managers et des responsables assurances, explique comment la crise liée au Covid‑19 a bouleversé les relations avec ses adhérents et permis d’en recruter davantage... «  Très peu d’entreprises envisageaient le scénario d’une pandémie alors que les impacts d’une catastrophe naturelle, d’une attaque cyber, de problèmes IT, étaient très scénarisés. » Milan Rome

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