ATOUT RISK MANAGER N°25

ATOUT RISK MANAGER N°25 I ÉTÉ 2020 3 L’ESPÉRANCE N’EST PAS QU’UNE MATHÉMATIQUE D ans la théorie économique, la théorie des jeux tient compte à la fois de l’espérance de gains mais surtout de l’espérance de l’utilité du gain pour comprendre les motivations des agents économiques. Quels sont les ingrédients utiles pour favoriser la prise de risque, ou « l’Espérance » dans un écosystème donné? A voir confiance dans sa perception de la situation est primordial. Si dans une organisation, les agents économiques sont terrifiés de remonter des «mauvaises nouvelles », alors il est peu probable que l’agrégation des données donne une image fidèle de la réalité. Comment ne pas s’interroger sur ce grand pays dans lequel la Covid‑19 est apparue et qui affiche moins de 5 000 morts… 17 autres pays ont déjà annoncé dépasser ce seuil. Dans une organisation donnée, l’un des rôles du Risk Manager consiste à vérifier, confronter, les chiffres et la réalité du terrain, apporter une confirmation de tendance. De la même manière, les travaux d’organismes certificateurs contribuent à renforcer la « croyance» dans les données. Si la qualité de ces travaux peut être inégale, il faudra toujours disposer d’actes certifiés et certifiants quant à la matérialité des biens immobiliers donnés dont a besoin l’assureur et les autres financeurs qui portent le risque de cette organisation. A l’heure de la relance post Covid‑19, la confiance dans les données soutiendra plus que jamais les parties prenantes dans leur trajectoire commune. La solidité financière d’une organisation, caractérisée par la taille de son bilan, ses fonds propres, sa génération de profits, dimensionne la prise de risque future qui sera réalisée par d’autres agents économiques. Si l’AMRAE s’investit tant sur la question des captives, c’est pour favoriser l’auto- assurance et la mise en place d’un capital qui permette la résilience économique, donc la prise de risque. P ouvoirs publics, courtiers, FFA ont compris l’intérêt de permettre aux entreprises, depuis la France, d’allouer du capital et de constituer des réserves pour demain. D ans un marché de l’assurance sous tension, et face à des risques émergents, ce mécanisme favorise la prise de risque « calculée », en somme, « l’Espérance ». Une voie améliorant la relation entre assureurs, courtiers et assurés. O r, modifier les règles du jeu pendant la partie du jeu suggère que la partie est perdue. L’État du Marché de l’AMRAE note déjà une défiance préoccupante du marché de l’Assurance qui ne facilitera ni le renouvellement des contrats en place, ni la gestion des sinistres, ni l’accompagnement dans la prise de nouveaux risques. Il faut que les acteurs se ressaisissent vite au péril de voir l’échec de « l’Espérance» ? De la transmission à l’Espérance La transmission, qui anime AMRAE Formation est l’un des socles de l’Espérance. Le gel des nouvelles embauches observé notamment dans les grands groupes s’avère inquiétant. D’où l’importance de la «Sustainaibility » portée par le FERMA et l’AMRAE. Sinon, nous risquons d’attiser la colère de demain : un risque émergent lié à un «no future». L’Histoire a montré combien ce terreau ne donne que rarement de bons fruits. C ontinuons ensemble de construire le socle de l’entreprise responsable. n ATOUT RISK MANAGER ÉDITO Léopold Larios de Piña, Vice-Président Formation Pilote de l’Observatoire des primes et des assurances de l’AMRAE, Head of Group Risk Management de Mazars

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