ATOUT RISK MANAGER N°24

ATOUT RISK MANAGER N°24 I PRINTEMPS 2020 70 MÉTIER RISK MANAGER - RÉSEAU INTERNATIONAL Comment est organisée la fonction de Risk Management chez Johnson Matthey? Le spectre des activités du groupe est très large, nous sommes implantés dans 30 pays, nos marchés sont multinationaux. Le principal enjeu d’une fonction centralisée comme la gestion des risques et les programmes assurantiels est de mettre en place, et de tenir à jour, des normes internationales cohérentes pour assurer un bon niveau de contrôle de la maison mère sur ses filiales à l’étranger. Tout en permettant à ses filiales d’apporter leur propre valeur ajoutée. J’ai rejoint Johnson Matthey (JM) en 2012, et jusqu’en 2015, je me suis attaché à professionnaliser la fonction, pour en faire une fonction globalisée en cassant les silos et les frontières géographiques, notamment avec le marché américain. Grâce à la mise en place d’un SIGR maison (système d’information sur la gestion des risques, ndlr) qui a permis de fiabiliser et d’assurer la traçabilité de la gestion des assurances, nous disposons aujourd’hui de normes, d’outils et de processus bien définis et performants. Autre point clé, à mon sens : la mise en place du bon flux d’information et de communication entre mon équipe au siège (4 personnes) et celles à l’international, ainsi que les réseaux locaux. Un modèle éprouvé chez Lafarge où j’ai travaillé plusieurs années avant de rejoindre JM. Nous avons ainsi des équipesdédiéesdechaquecôtéde l’Atlantique, qui travaillent main dans la main. Une fois ces fondamentaux en place, j’ai poussé la fonction RM et assurances en élargissant son champ de responsabilité et en redéfinissant complètement les rôles qui lui incombait. Le changement clé, ce fut quand mon équipe est devenue le seul point d’entrée, l’unique référent pour souscrire une police d’assurance dans le monde. Cela nous a pris deux ans pour y arriver ! Comment êtes-vous parvenu à vous imposer ? Cela a nécessité de changer nos modes de relation avec les courtiers, en les poussant à repenser leur rôle en tant qu’assureur local et conseiller risque pour chaque pays. Avec certes une dose d’indépendance mais pour assurer une bonne coordination des programmes assurantiels, ils sont désormais obligés de faire un reporting à notre équipe du siège. En augmentant notre visibilité sur les connaissances des souscriptions locales, nous avons mis notre expertise au service des programmes assurantiels de JM à travers le globe. Votre fonction est plutôt centrée sur la couverture assurantielle, le management global des risques ou les deux? Nous avons récemment travaillé sur l’intégration de nos fonctions dans un schéma plus large avec toutes les autres équipes impliquées dans la gestion des risques. De part son histoire Propos recueillis par Nathalie Arensonas XAVIER MUTZIG, DIRECTEUR DES RISQUES ET DES ASSURANCES DE JOHNSON MATTHEY EN GRANDE-BRETAGNE «MON ÉQUIPE EST L’UNIQUE RÉFÉRENT POUR SOUSCRIRE UNE POLICE D’ASSURANCE DANS LE MONDE» «  De Lafarge à Johnson Matthey, la transition a été facile : les principes du risk management sont universels. Occuper la fonction dans une multinationale basée en France ou en Grande- Bretagne, avec une supply chain globale, n’emporte aucune différence. La différence vient du secteur industriel et du type d’activité, de la culture et des valeurs de l’entreprise. » Onze ans après avoir fait son Frexit, et à la veille du Brexit, XavierMutzig se dit plus à l’aise dans la langue de Shakespeare, même avec ses interlocuteurs français. L’interviewdu directeur des risques et des assurances de Johnson Matthey, groupe britannique de chimie et de technologies durables listé au Footsie, a donc étémenée en anglais. Traduction d’un échange étonnant avec l’administrateur du FERMA et de l’Airmic (1) .

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