ATOUT RISK MANAGER N°22

ATOUT RISK MANAGER N°22 I AUTOMNE 2019 53 ACTUALITÉ DE L’AMRAE - EN LÉGER DIFFÉRÉ il ne faut pas avoir peur des incertitudes. En entreprise, nous avons besoin de gens qui n’ont pas peur des incertitudes, car l’entreprise, c’est la vie et nous vivons avec l’incertain. Pour ne pas en avoir peur, il faut les connaître et avoir des outils pour les comprendre et les maîtriser, avoir l’envie du risque et être créatif afin de participer aux mutations du monde.» Prolongeant ces propos, Philippe Silberzahn, professeur à l’EM Lyon Business School et chercheur associé à l’École polytechnique, posait les bases des deux jours en énonçant que «le rapport au risque était un marqueur individuel, social, culturel, sociétal» . Il a rappelé la définition du risque (un élément potentiellement dangereux) et les interrogations des entreprises : «Que se passe-t-il quand le résultat escompté n’est pas là et que l’on a dépensé du temps ou de l’argent?» Lemanagementmoderne a développé de nombreuses techniques pour contrôler le risque : plans, prévisions, modes de décision et de validation qui ont développé une peur de ce danger éventuel (du risque), caractéristique de la France avec le principe de précaution. «Nous laissons ainsi toutes les grandes innovations aux autres (OGM, manipulations génétiques, IA) et nousmettons enplacedes commissions d’éthique pour réfléchir à ce que nous ne faisons plus. Comme les opportunités ratées sont extrêmement importantes… on lance ensuite des grands plans de rattrapage.» TAILLE DE PROJET ET RISQUE ACCEPTABLE Il a souligné que la France se complait dans les grands projets qui peuvent donc déboucher sur de grands échecs. C’est alors là que l’on accroît le surplus de protection. «Nous formons nos cadres à avoir peur d’agir. On cherche toujours le responsabledequiafaitetpasceluiquin’apasfait». Et d’ajouter «Pour faire grand, if faut commencer petit. Ikea a commencé avec une épicerie, Air BnB avec un matelas gonflable. Et là, la notion de risque change. Les entrepreneurs agissent petit et en perte acceptable. L’entrepreneur n’aime pas le risque, mais il accepte d’en prendre et il veut le contrôler. L’entrepreneur n’est pas un super héros.» Puis de conclure à l’adresse des enseignants : «De petits budgets peuvent libérer la prise de risque. Quittons la vision romantique de l’entreprenariat. Il faut que vous expliquiez à vos élèves que l’entrepreneur n’est pas un super- héros mais monsieur et madame tout le monde.» LA GESTION DES RISQUES EN ENTREPRISE EXPLIQUÉE AUX ENSEIGNANTS : L’AMRAE AU TABLEAU. Dans la table ronde «risques et opportunités : champs de recherche et terrains d’actions », FrançoisBeaume leVice-présidentde l’Association en charge des risques numériques a décrit aux enseignants la gestion des risques en entreprise. D’abord en posant les fondamentaux : «une entreprise qui ne prend pas de risques voit son aventure disparaître à court terme. Pour prendre des risques, elle s’appuie sur ses valeurs qui donnent le sens de son activité entrepreneuriale, et sur la stratégie qu’elle va définir puis elle fixe un cap. La gestion des risques va aider alors à sécuriser cesdeuxpiliers enpermettant d’identifier et d’analyser les risques, de trier les opportunités les plus attractives en termes de rendement et de s’attacher à la réduction des «mauvais risques» afin d’en limiter les conséquences, d’en réduire la fréquence. Puis de les financer au travers de certains mécanismes comme l’assurance.» Selon François Beaume, la gestion des risques fournit des clefs à l’entreprise pour permettre la prise de décision et sécuriser sa performance sur le long terme en contribuant à sa pérennité, à son adaptation à l’environnement et aux parties prenantes, et in fine à sa résilience. «La gestion des risques, portée par l’AMRAE, association de référence en France, apporte des méthodes et une approche systématique afin que chaque collaborateur ait une attitude face au risque à peu près identique quelles que soient son origine géographique, sa culture, etc. Ainsi, à l’échelon de la direction générale de l’entreprise, on pourra afficher une appétence au risque, et définir les risques attractifs que l’on prend et ceux pour «  Pour ne pas avoir peur des incertitudes, il faut les connaître et avoir des outils pour les comprendre et les maîtriser, avoir l’envie du risque et être créatif afin de participer aux mutations du monde. » Antoine Frérot, Président de l’Institut de l’Entreprise - PDG de Veolia

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