ATOUT RISK MANAGER N°21

ATOUT RISK MANAGER N°21 I ÉTÉ 2019 37 Au cours de leur cursus de deux années, les étudiants duMaster Finance - BFAde l’Université Paris-Nanterre voient donc leur formation sous- tendue par l’analyse et la gestion des risques. « Les assureurs, les banquiers, les gérants de produits d’épargne, sont assujettis aux réglementations Bâle 3, Solvabilité 2, MIF 2, etc. Les enseignements portent sur les points saillants de ces règles, les principaux ratios, mais aussi sur l’adaptation du développement commercial » , précise encore Didier Folus. Des enseignements qui passent par des cours traditionnels, délivrés par des universitaires mais aussi et surtout par des intervenants issus du monde de l’entreprise (65% des enseignants du Master BFA ingénieur d’affaires de Nanterre) et qui poussent justement sur cette voie d’un enseignement de plus en en plus pointu sur le sujet du risque. C’est le cas, par exemple, d’Alexandre Cacheux, responsable du départe- ment Sanctions Embargos pour BNP Paribas France. Il intervient depuis une dizaine d’années à Nanterre. Jusqu’à il y a deux ans, son cours s’intitulait «Business, Risque de crédit : les deux métiers d’un banquier d’entreprise ». Il a été récemment rebaptisé « Business, Risque de crédit, Risque de conformité : les trois métiers d’un banquier d’entreprise ». Pourquoi ? « Le Master a évolué à ma demande car le risque de conformité est devenu une partie importante de notre métier. On ne peut pas exercer notre métier de banquier sans parler de conformité. Avant, c’était le risque de crédit, désormais la tendance lourde est à la conformité. Je passe mes journées à l’expliquer à nos clients. Il était donc indispensable que nos étudiants soient formés au plus près des attentes et besoins du marché ». Alexandre Cacheux souligne : « les réglementations ont beaucoup bougé (exemple de la loi Sapin II), certaines se stabilisent, d'autres bougent en permanence comme les Sanctions Réglementaires Internationales. Il faut être en veille permanente». Mathieu Boucheron, 24 ans, est actuellement en deuxième année de Master à Nanterre. Il confirme l’attention portée à ces sujets. Et ce d’autant plus qu’il suit sa formation en alternance sur un poste d’analyste de fonds. « Le risque est une thématique centrale de mon poste ! MÉTIER RISK MANAGER - FORMATION À LA LOUPE EN PRATIQUE Accès • Master Finance, BFA – Ingénieur d’affaires Paris Nanterre: accès après Licence, avec un bon niveau académique, notamment en analyse et gestion financières, en anglais, en statistiques. Expérience professionnelle (jobs, stages…) souhaitée dans les métiers visés par la formation. - Master BFA Dauphine : accès après L2. Profils privilégiés : DEGEAD, cursus universitaire en France et à l’étranger en maths appliquées aux sciences sociales, en économie, grandes écoles de commerce, d’ingénieurs… • Durée et modalités - Master BFA Nanterre : 2 ans (M1 et M2), en formation initiale, en alternance ou en formation continue. Possibilité de contrat de professionnalisation ou contrat d’apprentissage. - BFA Dauphine : 3 ans. Formation initiale uniquement. • Certifications - BFA Nanterre : certification professionnelle de l’Autorité des Marchés Financiers, Titre RNCP de niveau I - BFA Dauphine : AMF, CFA et Equis. Une erreur dans le calcul de la valeur liquidative peut générer des problèmes opérationnels graves.Noscourssurlaquestionsontessentiels!» . Idem pour les cours de Risk Management assurés depuis 2010 par Léopold Larios de Piña, Vice-Président Formation de l’AMRAE et Head of Group Risk Management de Mazars. « Il nous a présenté le concept de cartographie des risques et la problématique des risques liés au digital ». Quelques années avant Mathieu, Aude Fauché-Massonnet avait également usé les bancs de Dauphine sur le même Master. Comme lui, elle a apprécié la façon dont la thématique risque était abordée. Huit ans après avoir obtenu son diplôme, elle est aujourd’hui directrice internationale pour Verspieren Crédit et Finance. «C’était très complet. Nous avions des enseignants, issus du milieu professionnel, qui nous soumettaient des cas pratiques. Toutes ces questions de réglementations étaient abordées de façon très opérationnelle». Pour poursuivre sur cette voie, Didier Folus, le responsable de la formation, suit de près les recommandations professionnelles, par exemple la récente directive de la distribution d’assurances (DDA) incitant les conseillers à proposer les produits les plus adaptés au profil de risque de chaque client. «Nous regardons avec attention les référentiels métiers des associations professionnelles, par exemple l’AMRAE, ou des branches, de façon à intégrer les compétences requisesdansnotreprogramme de formation». COUVRIR L’ÉVENTAIL DES RISQUES FINANCIERS À quelques kilomètres de Paris-Nanterre, l’Université Paris-Dauphine propose de son côté un double diplôme Magistère et Master BFA, en trois ans cette fois. Les promos de 35/40 étudiants forment des professionnels de la finance d’entreprise (30%), de la finance de marché (34%), de l’assurance (13%), de l’audit et du conseil (11%), du capital investissement (7%)… Là aussi, le risque est au centre des pré- occupations. «Le monde a changé depuis 2007. Une formation en finance, aujourd’hui, ne peut plus faire l’impasse sur le risque. Nos cours vont donc évidemment dans cette direction » , souligne Martine Carré-Tallon, responsable de ce cursus à Dauphine. « L’idée générale est de leur donner un socle universitaire et un socle opérationnel. L’enseignement universitaire leur permet de développer un esprit critique. Le premier garde-fou étant de ne surtout pas agir ou reproduire sans comprendre. Le socle opérationnel est délivré par nos intervenants du monde professionnel qui leur montre, en Mathieu Boucheron en seconde année à Nanterre

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