ATOUT RISK MANAGER N°20

ATOUT RISK MANAGER N°20 I PRINTEMPS 2019 37 DOSSIER risques par les assureurs était un atout pour l’ERM sur les trois risques prioritaires que sont la RC environnementale, les risques politiques et le risque cyber. « En prenant très tôt le virage de la transformation digitale, nous sommes plus efficaces et plus agiles pour répondre aux besoins de souscription des entreprises » a complété Nadia Côté, Directrice générale de Chubb. « Face au risque de se faire disrupter, les assureurs traditionnels ont tout intérêt à utiliser l’IA, pour devenir des assureurs augmentés. Mais ils doivent veiller à conserver la confiance en agissant avec éthique, pour que les entreprises continuent de se transformer » a renchéri Corinne Cipière. S’adapter aux transformations, c’est aussi sortir des sentiers battus : « En marge du grand show des renouvellements, à quand le jour où l’on pourra modifier les franchises et les capacités en cours d’année, et recalculer les primes au trimestre par exemple ? » a lancé Fabrice Domange… UN NOUVEAU PARADIGME POUR LES RISK MANAGERS Dans un tel contexte, le Risk Manager devient lui aussi un acteur « augmenté ». « L’approche par les risques s’est installée en 2018 au cœur de la gouvernance, de façon holistique. Elle est devenue un combat pour obtenir les ressources nécessaires à la prévention, c’est-à- dire allouer à la source une portion des futurs gains de compétitivité. De technique, le Risk Management devient prospectif et éthique. Le Risk Manager est désormais connecté avec les dirigeants : il est devenu essentiel à la résilience de l’entreprise, qui est déjà en soi une transformation » estime Brigitte Bouquot. Même son de cloche du côté de Roland Rechtsteiner, Partner deOliver Wyman, pour qui le rôle du Risk Manager est en train de prendre une dimension nouvelle : « Plus proche du top management, avec lequel il construit désormais la stratégie, le Risk Manager doit à la fois anticiper toutes les formes de risques et attirer les consciences, pour diffuser pleinement la culture du risque en interne, dans une vision de long terme » . Et d’ajouter : « Le Risk Manager doit prendre un rôle croissant dans le cycle de transformation de l’entreprise. Il doit faire preuve de toujours plus d’agilité et d’efficacité » . Une vision que partage le Vice-président métier et formation de l’AMRAE, FrançoisMalan, Directeur de la gestion des risques et de la conformité d'Eiffage : « Face à des risques qui s’accélèrent, nous devons capter les signaux et aider nos organisations à se préparer au mieux » . Et de préciser : « En 10 ans, mon métier a pris de l’épaisseur et va encore devoir se muscler puisque 80% des risques de ma cartographie ne sont pas assurables. Le travail collaboratif avec les équipes prend tout « LES RISK MANAGERS, DES EXPLORATEURS ? » Les interventions de Peggy Bouchet, première femme à avoir traversé l’Atlantique à la rame, et de Bertrand Piccard, « savanturier » et coleader du projet Solar Impulse (4 000 km en avion grâce à l’énergie solaire), ont particulièrement capté l’attention des participants. Tous les deux ont rappelé qu’il n’y avait pas d’innovation sans prise de risque. « Challengez l’impossible, car le plus grand risque consiste à rester sur sa ligne de certitudes » a notamment lancé Bertrand Piccard, avant d’inciter les Risk Managers à prendre de la hauteur car « un même vent selon l’altitude conduit sur d’autres trajectoires. Apprenons à changer d’altitude. » . « L’IA n’est pas un but en soi mais une aide, car notre métier est basé sur l’humain et la confiance. » Corinne Cipière, Directrice générale d'Allianz Global Corporate &Specialty Roland Rechtsteiner, Partner de Olivier Wyman Nadia Coté, Directrice Générale de Chubb « Le plus grand risque pour l’entreprise ? Ne pas être en veille sur les risques émergents. » Roland Rechtsteiner, Associé de Olivier Wyman « La transition digitale nous permet d'être plus pertinents chez nos clients et nos partenaires courtiers. » Nadia Côté, Directrice générale de Chubb

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